Avec beaucoup de poésie, la Fête des Lumières nous offre chaque année un nouveau regard sur Lyon. D’où viennent ces célébrations incontournables du 8 au 11 décembre et quelles sont les installations à ne pas manquer dans le quartier République Grolée-Carnot ?
Aux origines d’une fête emblématique de la ville de Lyon
Au XVIIe siècle, alors que la peste est aux portes de la Cité, les Lyonnais montent à Fourvière. Ils implorent la Vierge Marie et s’engagent à renouveler les vœux chaque année si Lyon est épargnée. Ce sera chose faite. Le Vœu des Échevins de Lyon est ainsi célébré le 8 septembre. Mais la Fête des Lumières se tient en décembre, nous direz-vous. Patience, les deux événements sont liés et vous allez comprendre pourquoi.
Deux siècles plus tard, les autorités religieuses envisagent l’érection d’une statue sur la colline de Fourvière. Un concours est lancé en 1850 et remporté par le sculpteur Joseph-Hugues Fabisch. Depuis son atelier situé sur les quais de Saône, il faut encore transporter la statue jusqu’au sommet. Or à la rentrée 1852, la Saône est en forte crue. L’inauguration prévue au 8 septembre est repoussée au 8 décembre.
La date fatidique arrive, mais le ciel se montre menaçant et tous craignent que l’événement ne soit encore annulé. Les yeux rivés sur la voûte céleste, les Lyonnais voient enfin les nuages se dissiper. En signe de reconnaissance, ils allument spontanément des bougies à leurs fenêtres. Une fois la nuit tombée, la ville brille de mille feux. La tradition se perpétue et les lumignons font danser chaque année les façades des bâtiments.
Avec le temps, la Fête des Lumières s’est enrichie d’installations toujours plus modernes. À la fin du XXe siècle, les sites patrimoniaux, et les quartiers historiques sont mis en lumière tous les 8 décembre. À la veille de l’an 2000, il est convenu que la Fête des Lumières se déroulera sur 4 jours.
Un événement qui vit avec son temps
Aujourd’hui, l’événement porte les valeurs de son temps et donne la parole aux jeunes artistes de tout horizon pour mieux valoriser le patrimoine historique de Lyon. Chaque année, ces passionnés de scénographie réinventent nos façades et font bouger les lignes traditionnelles de la ville.
Au cours de la dernière décennie, la Fête des Lumières s’est montrée toujours plus éco-responsable. Un mouvement qui modifie la manière dont les projets sont sélectionnés et qui valorise les artistes engagés en ce sens. En parallèle, le recours à des dispositifs lumineux économe en énergie est encouragé. Certaines installations se sont même illustrées par leur consommation issue de sources d’énergie renouvelable.
Désormais, chaque manifestation se veut aussi éco-exemplaire que possible. Ce qui englobe la question du transport. L’offre en bus et en TER est généralement renforcée pendant ces quatre jours de fête afin de donner à chacun la possibilité de se rendre à l’événement par les transports en commun. Vous pourez même si vous le souhaitez, loger dans un camping vers Lyon, pour venir profiter de l’événement tout en profitant d’un lieu au coeur de la nature.
Que nous réserve l’Édition 2022 de la Fête des Lumières en centre-ville ?
Cette année, plusieurs attractions vous attendent sur la Presqu’île et dans le quartier République Grolée-Carnot.
Quartier Grolée : J’ai attrapé un…
La rue Grolée fait partie des axes majeurs de la Fête des Lumières, entre la place Bellecour et la place Louis Pradel. Cette année, elle accueille une œuvre tout droit sortie de l’imaginaire de Stéphane Masson. Le vidéaste n’en est pas à son coup d’essai. Pour l’édition 2011, il avait notamment créé la voiture aquarium à partir d’une authentique Fiat 500.
L’artiste qui aime travailler avec les figures animales et les objets du quotidien revient en 2022 avec une installation étonnante : une cage hors norme dans laquelle les spectateurs découvrent tour à tour un poisson volant, un nuage terrifiant ou encore un éléphant.
Cymopolée, place de la République
L’installation Cymopolée met en scène une tornade sur les bassins de la République. Le phénomène météorologique est orchestré par la fille de Poséidon, déesse des violentes tempêtes. Une punition fictive qui doit pousser les spectateurs à s’interroger sur les conséquences du changement climatique.
Cette production signée Luminariste a été imaginée dans un dialogue avec l’eau, et idéalement sur les bassins de la République. Le vœu des concepteurs sera ainsi exaucé le 8 décembre à la tombée de la nuit.
Planétoïdes, rue de la République
Pour la Fête des Lumières, Pitaya met l’univers à nos pieds sur la rue de la République. Des astres flottants seront installés sur l’artère commerçante. Leurs surfaces réfléchissantes doivent offrir à l’observateur une expérience unique grâce à une installation qui évolue avec son environnement.
Vous pourrez examiner chaque planète de près ou prendre du recul pour mieux observer ce ballet plein de poésie. Le studio fait appel aux savoir-faire locaux pour ses créations et Planétoïdes ne fait pas exception.
I love Light et Mirror Mountain, place Bellecour
Définitivement eco-friendly, l’installation I love Light emploie 947 lampes de récupération. Des lampes de chevet rétros, des lampes de bureau au style industriel… Tous ces objets collectés auprès des Lyonnais reprennent vie dans une création lumineuse pensée par le collectif Fils de Créa.
Mirror Mountain est une étrange entité tombée du ciel. La masse réfléchissante vous renvoie votre propre image avec la place Bellecour en arrière-plan. Comme vivante, l’installation émet des sons et semble se mouvoir sous l’agitation de la place. Dotée de capteurs sensibles, elle interagit avec les observateurs pour une expérience envoûtante.